La Plasticité neuronale

La cabane à oiseaux…

Un jour, Papa propose aux enfants de construire une cabane pour les oiseaux… Les jours passent et le projet est un peu oublié…

Puis, petit à petit, les enfants en parlent à nouveau…
Dimanche, branle-bas de combat ! Tout le monde est prêt, on passe à l’action !

Quelle forme ? Quelles couleurs ? Puis vient l’utilisation des outils de bricolage avec Papa ! Merveilleux moments de complicité qui viennent renforcer le lien !

Modification des plans de départ, « et si on ajoutait un petit perchoir ? »
Loooong moment d’attente « est-ce que la peinture est sèche maintenant ? »
Et enfin, grand questionnement final : « comment va-t-on l’accrocher dans l’arbre ? »

Dans le cerveau des enfants, le chemin parcouru pour fabriquer la cabane est plus important encore que le résultat.

Tous les chemins neuronaux développés grâce à ce projet sont maintenant existants : je choisis, j’observe, je reçois, j’écoute, je suis écouté(e), j’exprime, je partage, j’apprécie, j’interagis, je patiente (et c’est parfois couteux)… autant d’expériences qui vont permettre aux neurones de se connecter entre eux et de former des chemins qui se renforceront à chaque répétition et permettront ainsi un fonctionnement optimal du cerveau, c’est ce que l’on nomme la plasticité neuronale.

Le cerveau conserve les connexions les plus fréquemment utilisées (les chemins les plus souvent empruntés), c’est pourquoi on reconnaitra l’importance des expériences positives dans le quotidien des enfants.

Le cerveau se structure à partir de ce qu’il reçoit, donc par les interactions avec le monde extérieur.

Nous avons une responsabilité quant au développement de nos enfants, c’est-à-dire que les enfants s’imprègnent de ce qu’ils vivent en notre présence. Il existe une transmission inconsciente. Notre façon d’agir, de parler, de vivre influent sur leurs capacités et leurs comportements. Aussi, il est important de se montrer « exemplaire » ; parler posément et clairement, ne pas être brusque, écouter vraiment, prendre le temps, ne pas réprimer ses émotions, savoir s’excuser…

C’est une lourde charge sur nos épaules. Il y a des jours où nous en sommes moins capables que d’autres. N’oublions pas que tout peut se réparer. Restons bienveillant envers nous-même et ne culpabilisons pas. La culpabilité nous freine, elle nous fait ressasser et rester dans les pensées : « je n’aurai pas dû…, je suis nul(le)…». La responsabilité nous fait grandir car nous acceptons et assumons la situation telle qu’elle

s’est déroulée, en tirons des conséquences et ajustons notre comportement, nous sommes dans l’action, prêts à rebondir !

Dans son ouvrage Pour une enfance heureuse, Catherine Gueguen explique que « quand les expériences vécues sont répétées, les connexions et les circuits cérébraux sont consolidés en cinq ou six mois ».

Il faut donc se montrer patients face à nos enfants quant à certaines acquisitions et rigoureux dans notre manière de nous comporter. Nous sommes leur premiers « modèles », essayons de leur transmettre de belles valeurs !

Une relation empathique et inconditionnelle permet à leur cerveau de déployer pleinement ses capacités intellectuelles et affectives ! C’est un beau cadeau, non ?

Article rédigé par Estelle Philippe, Consultante en parentalité, éducatrice spécialisée et formatrice

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *