LA PARENTALITE…vaste sujet que la parentalité…et tous les qualificatifs que l’on peut lui accoler…
Je parle plus facilement de parentalité « bienveillante », celle où nous essayons d’être à l’écoute des émotions de nos enfants en restant dans une juste mesure, votre juste mesure, pas celle des voisins ou des grands parents.
Quand j’ai eu mes enfants, personne ne m’a parlé des tempêtes émotionnelles que j’allais traverser… Personne ? non, personne…je n’en veux pas à celles et ceux qui m’entourent d’avoir passé sous silence ce détail colossal… Ils ont des excuses « historiques » …
Les questions inhérentes à la parentalité n’apparaissent que tardivement en France…
En 1970, la loi du 4 juin remplace l’autorité paternelle et la notion de « chef de famille » par l’autorité parentale, elle devient donc conjointe.
En 1998, le Ministère de l’emploi et de la Solidarité met en place des groupes de travail afin de réfléchir à la question de la famille. De ce travail, naîtra la politique de soutien à la parentalité avec la création des réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents.
Dans ce contexte, chacun a fait avec les éléments dont il disposait et avec les expériences agréables et désagréables qu’il avait vécues en tant qu’enfant, en reproduisant ou en « éliminant » certaines réactions évaluées subjectivement comme non productives. Il est à noter que la prise de recul n’était pas évidente. Les supports d’aide étaient peu présents.
Aujourd’hui, la littérature s’est enrichie de nombreux ouvrages sur la parentalité. Les neurosciences se sont penchées sur la question et apportent de nombreuses réponses scientifiques quant aux conséquences de certains comportements sur nos enfants.
En terme de définition, Didier Houzel propose de prendre en compte 3 dimensions dans le « fait d’être parent » :
- L’exercice de la parentalité (définition juridique),
- La pratique de la parentalité (prise en charge concrète de l’enfant),
- L’expérience d’être parent (part subjective qui prend en compte les liens tissés avec l’enfant)
Dans le cadre de ma pratique professionnelle, j’évolue au cœur de ces 3 sphères. Il va sans dire que ce que je vous propose est plus en lien avec l’expérience d’être parent. Cela dit, il peut y avoir des allers et venues à travers ces 3 niveaux.
Isabelle Filliozat, elle, explique que « le monde change, les enfants d’aujourd’hui ne vivent plus dans le même environnement que ceux d’hier, tout bouge. Entre laisser-faire et autorité, les comportements des parents oscillent. La parentalité positive s’attache à construire en positif plutôt qu’à répondre à ce qui est négatif. Elle s’intéresse aux causes plutôt qu’aux seuls effets, elle travaille en amont pour éviter l’apparition d’attitudes de blocage plutôt que tenter de les réprimer ou de les punir. Elle n’a pas pour but de « redresser » les comportements des enfants, mais d’améliorer la vie en commun de manière à ce que chacun soit plus heureux. La parentalité positive pense en termes de besoins, d’étape de développement, de maturation du cerveau, d’enseignement, de coaching et non en termes de caprices, de limites, de rapports de force et de domination. »
Catherine Dumonteil Kremer, elle,
J’ajoute à ces approches complémentaires que la parentalité est un concept très vaste puisque la notion de famille évolue rapidement et les schémas se réinventent sans cesse. Soyons ouverts et créatifs pour accueillir toutes les parentalités !
J’accorde une grande importance au regard que nous portons sur la vie en général et sur nos enfants en particulier. C’est ce regard qui peut encourager leur appétence à faire les choses, à être curieux, à aller toujours plus loin…Notre attention, notre écoute empathique leur permet de se sentir en sécurité et d’oser des expériences dans un climat sécure et serein.
Ce que je vous décris est l’idéal vers quoi nous tendons. Evidemment, il est des jours où nous ne sommes pas disponibles, rappelons-nous alors que nous sommes des êtres humains et que nous faisons du mieux que nous pouvons avec les éléments que nous avons à notre portée à l’instant « t ».
Ecouter les émotions de nos enfants est « énergivore ».
Une des clés, serait de prendre le temps d’écouter nos besoins d’adulte et d’y répondre. Souvent les attentes des autres nous « attrapent » là où certaines de nos blessures ne sont pas tout à fait cicatrisées…
Certaines personnes affirment qu’être parent est « le métier le plus difficile du monde ». J’aime à penser que c’est plutôt « une expérience qui s’enrichie tous les jours », qui est en mouvement, rien n’est figé, la relation à nos enfants est évolutive et heureusement ! Ne nous privons pas d’inventer tous les jours et d’essayer de faire de petites choses de manière extra-ordinaire !
« On regrette rarement d’avoir osé, mais toujours de ne pas avoir essayé »
Article rédigé par Estelle Philippe, Consultante en parentalité, éducatrice spécialisée et formatrice